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[L'actu d'Arvalis] Semis de printemps Le maïs grain, une alternative aux cultures d'hiver non semées

L'intérêt technico-économique du maïs grain est indéniable dans les régions combinant sommes de températures élevées et bonne disponibilité en eau, précise Arvalis-Institut du végétal. 

Dans les parcelles où les semis d’automne n’ont pas pu être réalisés, faute de conditions favorables, le maïs grain a une carte à jouer.

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Cette culture de printemps participe à la diversification des assolements. Dans les rotations de cultures d’automne, son introduction rompt le cycle des adventices, répartit les risques climatiques entre espèces et étale le travail. Son indice de fréquence de traitement (IFT) en végétation, l’un des plus faibles (et quasi exclusivement lié au désherbage), et son efficience de l’azote (1,8 à 2,2 kg/q) sont des atouts.

Son intérêt technico-économique est indéniable dans les régions combinant sommes de températures élevées et bonne disponibilité en eau (pluies estivales et/ou accès à l’irrigation). Aujourd’hui, le maïs grain est aussi largement cultivé en culture pluviale (63 % des surfaces en France). Toutefois, il est important de maîtriser les principaux postes de charges (frais de séchage en tête) et les risques de déficits hydriques durant l’été (du fait de sécheresse ou de restrictions d’irrigation) peuvent pénaliser les rendements. Aussi de plus en plus d’agriculteurs s’interrogent sur les précocités des variétés les plus adaptées à leurs conditions de production.

Des précocités adaptées à chaque territoire

Le maïs grain se cultive sur une grande partie du territoire grâce à une offre de précocités variétales appropriée à la diversité des sommes de températures rencontrées. Les variétés plus tardives peuvent se cultiver dans des zones où l’offre en somme de températures est plus élevée, et inversement.

Le choix du type de précocité peut se poser dans un contexte d’économie d’énergie en séchage et de déficits hydriques. L’intérêt de variétés plus précoces se réfléchit en fonction des pertes de rendements inhérentes à des cycles de végétation plus courts, des possibles économies de frais de séchage, d’esquive de déficit hydrique, et des récoltes plus précoces. Ces dernières permettent de libérer plus tôt les parcelles pour implanter la culture suivante, ou de réaliser des couverts de mulch ou de cultures intermédiaires.

Correspondance entre le groupe de précocité des variétés de maïs grain et la somme des températures (base 6-30°C) pour atteindre le stade 32 % d’humidité dans le grain. (©Arvalis-Institut du végétal)
 

Une sélection variétale active

La recherche variétale en maïs a permis d’élargir les choix en termes de précocité. Ainsi, les variétés précoces sont de plus en plus productives. De plus, la vitesse de dessiccation du grain a été améliorée par les sélectionneurs au cours des 30 dernières années, grâce à des croisements de lignées avec des géniteurs à floraison plus tardive et maturation plus précoce. Ce paramètre est d’ailleurs devenu assez stratégique lors du choix des variétés.

Les nouveaux profils de variétés concernent tous les groupes de précocité en maïs grain. À même durée de cycle - du semis à la maturité physiologique (soit à environ 32 % d’humidité du grain) -, les variétés les plus récentes ont des floraisons plus tardives, du fait d’un nombre de feuilles plus élevé, ce qui améliore l’interception de la lumière. Elles ont aussi des potentiels de nombres de grains par épi supérieurs, ainsi que des phases de croissance et de dessiccation du grain plus courtes, avec une très bonne aptitude au séchage sur pied. Les progrès en vitesse de dessiccation participent largement aux économies de charges de séchage ainsi qu’au bilan environnemental.

Déficit hydrique : l’esquive par la précocité

Alors que la question du choix de précocité des variétés de maïs grain se pose peu en situations favorables, la réponse est plus nuancée en cas de risque de stress hydrique. Le suivi des données météorologiques historiques montre une augmentation significative des températures ces trois dernières décennies durant la période de végétation du maïs. Un point positif pour les régions du nord de la Loire, qui peuvent alors cultiver des variétés plus tardives à plus fort potentiel de rendement.

De même, les données météorologiques montrent une tendance à des déficits hydriques plus marqués en été (en particulier dans les régions méridionales). Pour faire face à ce risque, dans les situations où la ressource en eau est limitée, une solution consiste à avancer la mise en place et le début du remplissage des grains de manière à esquiver les périodes où le stress hydrique affecte fortement la fin de cycle. Pour atteindre cet objectif, deux leviers existent :

Ne pas trop anticiper les semis

La limite d’avancement de la date de semis restera malgré tout conditionnée par le froid du début de cycle. Dans les régions les plus froides, il faudra donc être vigilant sur les dernières dates de gelée. Le maïs reste sensible jusqu’au stade 6/8 feuilles. C’est en effet à cette période que se réalise l’initiation du nombre de rangs sur l’épi. Une gelée importante pourrait alors impacter le rendement. Rappelons également que la croissance du maïs démarre à partir de 6°C. Il convient donc d’attendre que les températures se réchauffent pour implanter le maïs dans les meilleures conditions. Le froid sur le début de cycle limitera la croissance et exposera la plante plus longtemps aux éventuels ravageurs (taupins notamment). De plus, si les maïs sont trop ralentis par les faibles températures, il leur sera plus difficile de détoxifier les herbicides.

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